comme un aimant

Debout devant la mer, je fixe l’horizon, tandis que le ressac des vagues me rejette à ma position. L’infini paraît encore plus loin quand on est sur la côte. J’ai l’impression d’être retenu par mon ombre.

La mer est obsédante et son gris est sans fond. La mer est femme coquette ; elle se maquille sans cesse, mais de la même façon, et ondule, dodue, sans laisser de sillons. La mer est un Temps qui s’annule. Combien de valses a-t-elle dansées déjà ? Mille et aucune. N’étaient-ce les alluvions témoignant de ses venues, la mer ne serait qu’illusion. Et Marine ne serait qu’un prénom.

Le sable s’envole sous l’emprise du vent. La mer est agitée, et pourtant toujours calme. De ses courbes écumeuses je ressens son élan : un balais dévalant comme des dunes liquides, lourde et légère comme un corps plein et béant. La mer est une berceuse, lente ou rapide, elle apaise, obsède, fascine.

 Debout devant la mer, je fixe l’horizon. Pleinement. Comme un aimant.



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