bandit Dandy

Je ne sortais que l'hiver, le dimanche, lorsque la nuit et la pluie avaient à coup sûr fait fuir le passant le plus récalcitrant. J'enfilais alors une longue cape sombre, un large bonnet me descendant jusqu'aux sourcils, et des lunettes de soleil masquant mon regard gris acier. Des gants aussi, bien sûr, en cuir épais, et des baskets profilées aux allures de requin carnassier.


Un coup d'oeil d'abord par la fenêtre afin de m'assurer que les rues étaient bien désertes, puis je m'enfonçais dans l'obscurité pénétrante des ruelles. Dans la poche gauche, une bouteille d'alcool fort pour mieux savourer la nuit ; dans la droite, un revolver discret au cas où quelqu'un voudrait interrompre ma procession. Et entièrement vêtu de noir, comme un bandit dandy, je parcourais avec lenteur le long boulevard menant au canal du midi.




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