La recherche effrénée du plaisir. Jouir de tout, tout le temps, jusqu’à ce que la batterie s’épuise. Plus rien à recevoir ni à offrir.
Il est des jours où je me demande ce qui pourrait encore me faire vibrer. Vide, le sachet d’endorphines. Alors on guette la nouveauté pour retrouver l’orgasme premier, le frisson du début qui demeure à jamais passé. On varie les plaisirs, on perturbe les habitudes. On change d’endroit. On va boire sa petite bière sur une autre place, un autre banc. Changement de décor, mais le goût reste invariablement le même. La bière est amère, et les bulles, elles, auront vite fait de s’estomper. La vie est une bière plate. Mais on la boit quand-même. On ne sait jamais… Demain peut-être, demain nous surprendra-t-elle comme à la première gorgée.
Le graal n’est pas à chercher. Il a depuis longtemps été trouvé. Mais il repose aujourd’hui poussiéreux sur une étagère du grenier. Vivre, c’est se souvenir de ce que l’on a été. Et si le temps joue contre nous et que la partie est truquée, il faut quand même y aller. Courage, c’est presque terminé.